
Pas d’inquiétude, le gouvernement gère la situation comme personne, ils ont appris de leurs erreurs durant la Covid…
Tout est absolument sous contrôle ! Voilà le message du gouvernement français afin de rassurer la population. Notre pays a un certain nombre de vaccins, mais qui ne peut être dévoilé, car secret défense. Les centres de vaccination viennent d’ouvrir et vont monter en puissance durant les semaines qui arrivent. Les étudiants et étudiantes en médecine vont bientôt pouvoir vacciner.
Mais maintenant, on fait quoi ?
Pendant que le gouvernement essaie de vous sauver la vie et vous éviter des pustules, en veux-tu, en voilà, le petit effort que le gouvernement demande, c’est un peu d’abstinence, arrêtez de forniquer avec n’importe qui et si vous avez un partenaire, faites un peu comme le reste de la population, soyez lui fidèle.
On se fout un peu (encore ?) de notre gueule ?
Bien sûr que non. La preuve, comme l’annonce le site Franceinfo, les tests vont être 100% remboursés.
Bon, il ne manquerait plus que ça, qu’ils soient 100 % à la charge des patients et patientes. Peut-être que le gouvernement pensait faire payer les non vacciné·e·s comme il l’a fait pour la crise de la Covid.
Comme pour la consommation d’énergie, le gouvernement appelle au fameux « bon sens ». Protégez-vous, évitez de, abstenez-vous… Le fameux « bon sens » est l’outil imparable pour moraliser la société quand l’inévitable n’a pas su être évité.
Le constat est simple. Essayez de trouver un rendez-vous pour vous faire vacciner. À Paris, il faut attendre au mieux septembre. Certaines et certains arrivent avec acharnement à trouver une place, par des contacts, en appelant tous les numéros possibles et inimaginables. Les centres de vaccination manquent de bras. Quant au nombre de doses disponibles, c’est entre zéro et tout plein.
Abstinence on vous dit ! Pas compliqué de ne pas baiser pendant un ou deux mois ?
Vous êtes seul·e ? Vous avez des difficultés de vous remettre de l’isolement ? Bah, c’est votre problème, mais en tout cas ne touchait plus personne. Masturbez-vous et vous verrez, nous serons déjà en décembre.
À force de raccourcis et de stigmatisation, les politiques et les moralisateurs professionnels n’entendent plus les scientifiques. Comme le rappel un médecin ce dimanche au journal du 13h de TF1, le virus responsable de la variole du singe se transmet aussi par les postillons.
Pourquoi ça touche que les gays ?
Pour la simple et bonne réponse que ça ne touche pas que les gays. Oui, les hommes aiment le sexe et ils ont peut-être moins de barrière que les femmes. Du coup, ça rencontre, ça partage… vous l’aurez compris, les hommes se contaminent beaucoup plus que les femmes. Santé Publique France a mis en avant ces indicateurs : tous les cas recensés à ce jour sont des adultes de sexe masculin, sauf 12 adultes de sexe féminin et 2 enfants (moins de 15 ans). Les cas adultes ont un âge médian de 36 ans ; 25% des cas adultes ont moins de 30 ans et 25% ont de 43 à 84 ans.
C’est de la faute de ceux qui sont sous PrEP !
Santé Publique France déclare, au 28 juillet 2022, que 67 % des personnes contaminées sont sous PrEP. Ce traitement permet de réduire à presque zéro le risque d’attraper le VIH. Du coup, les homos sous PrEP peuvent enfin avoir une sexualité décomplexée, loin du VIH et peut-être hélas, loin de la capote. Attention aux raccourcis. Ce chiffre ne dit pas que la capote protège de la variole. Ce chiffre confirme que les hommes sous PrEP rencontrent plus d’autres mecs, car ils n’ont plus de raison d’avoir peur du VIH. Donc s’ils rencontrent plus, on repart au début, ils transmettent plus.
Comme pour toutes les contaminations, les personnes homosexuelles sont souvent la population la plus à risque, car les hommes ayant des rapports avec des hommes se rencontrent plus que les personnes exclusivement hétérosexuelles. Mais il n’existe pas de frontière chez les virus. Été, fêtes, alcool, vacances, tout est bon pour inquiéter les scientifiques de l’OMS affirmant que le virus ne va pas se contenter des homos. Mais bon, les hétéros, pas d’inquiétude, d’ici là, le gouvernement sera rentré de vacances et sera « au travail ». Ouf, on est presque sauvé !